Le grand retour du PNG : Animations, HDR et métadonnées à l’honneur
Imaginez un peu : le format d’image PNG, ce vieux compagnon de route du web depuis 1996, vient de recevoir sa première mise à jour majeure en plus de vingt ans ! Alors que nous jonglons quotidiennement entre WebP, AVIF et autres formats dernier cri, voilà que le World Wide Web Consortium (W3C) nous rappelle qu’il ne faut jamais enterrer trop vite les anciens. Cette troisième édition du PNG n’est pas qu’un simple dépoussiérage : c’est une véritable renaissance qui pourrait bien redistribuer les cartes sur le web.
Trois nouveautés qui changent la donne
Cette mise à jour historique apporte trois fonctionnalités attendues depuis longtemps. D’abord, le support officiel du HDR (High Dynamic Range) qui permet enfin d’afficher des couleurs plus vives et nuancées. L’implémentation est particulièrement astucieuse : grâce au système CICP (Coding Independent Code Points), toutes les métadonnées nécessaires au HDR ne pèsent que quatre octets supplémentaires. Autant dire que l’impact sur la taille des fichiers est négligeable !
Ensuite, les PNG animés (APNG) entrent enfin dans la norme officielle. Cette technologie existait déjà depuis 2004 et était utilisée par Mozilla dans Firefox, ou encore par Apple pour les autocollants iMessage depuis iOS 8. Contrairement aux GIFs limités à 256 couleurs, les APNG proposent de vraies animations en 24 ou 48 bits avec une transparence alpha digne de ce nom. Le bonus ? Une rétrocompatibilité parfaite : même un vieux navigateur peut afficher la première image sans broncher.
Enfin, le format intègre officiellement les métadonnées EXIF. Fini les bricolages pour inclure des informations de copyright, les coordonnées GPS ou les réglages d’appareil photo : tout peut désormais être stocké proprement dans le fichier.
Une adoption déjà bien engagée
La bonne surprise de cette annonce ? Pas besoin d’attendre des mois pour en profiter. Chrome, Safari, Firefox, iOS, macOS, Photoshop, DaVinci Resolve et Avid Media Composer supportent déjà ces nouvelles fonctionnalités. Cette adoption rapide s’explique par le soutien de poids lourds comme Adobe, Apple, Google, BBC ou encore NBCUniversal qui ont participé au développement de cette nouvelle spécification.
Chris Blume, l’un des architectes de cette mise à jour, ne cache pas son enthousiasme : « Il est important que nous maintenions le PNG à jour et compétitif. Après 20 ans de stagnation, la PNG est de retour avec une vigueur renouvelée ! » Une renaissance qui tombe à pic quand on sait que les besoins en HDR explosent avec la démocratisation des écrans haute qualité.
L’avenir se dessine déjà
L’équipe ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Une quatrième édition est déjà en préparation pour améliorer l’interopérabilité entre contenus HDR et SDR (Standard Dynamic Range). La cinquième édition, elle, promet des algorithmes de compression améliorés – le talon d’Achille historique du PNG face au JPEG pour le poids des fichiers.
Cette modernisation intelligente du PNG illustre parfaitement qu’il n’est pas toujours nécessaire de réinventer la roue. Plutôt que de multiplier les formats concurrents, le W3C a préféré faire évoluer un standard éprouvé et largement adopté. Une leçon de pragmatisme qui pourrait bien inspirer d’autres évolutions technologiques.
Le PNG prouve une fois de plus qu’en informatique, les déclarations de décès sont souvent prématurées. Avec ces nouvelles capacités, le format se positionne comme une alternative sérieuse aux GIFs pour l’animation et aux formats propriétaires pour le HDR. De quoi lui assurer encore de belles années sur nos écrans !
Sources :