L’ordinateur sans clavier ni souris arrive -Microsoft et Meta préparent une révolution

Depuis des décennies, notre relation avec l’informatique n’a pas fondamentalement changé. Nous cliquons, nous tapons, nous faisons défiler. Mais cette ère touche peut-être à sa fin. Deux géants technologiques, Microsoft et Meta, travaillent sur des alternatives qui pourraient transformer notre façon d’interagir avec nos machines.

Microsoft : quand l’ordinateur devient conversationnel

L’approche de Microsoft est séduisante dans sa simplicité : plutôt que de naviguer dans des menus complexes, pourquoi ne pas simplement parler à notre ordinateur ? Cette vision d’une informatique conversationnelle repose sur l’intelligence artificielle avancée qui comprend non seulement nos mots, mais aussi le contexte de nos demandes.

Concrètement, vous pourriez demander : « Trouve-moi cette présentation sur laquelle j’ai travaillé la semaine dernière avec Pierre » ou « Crée un résumé de mes emails importants du jour ». L’ordinateur analyserait vos habitudes, vos fichiers et vos communications pour vous donner une réponse pertinente.

Cette approche promet de démocratiser l’informatique. Plus besoin de mémoriser des raccourcis clavier ou de chercher des fonctions cachées dans des sous-menus. L’interaction devient aussi naturelle qu’une conversation.

La mémoire totale de votre activité numérique

Microsoft développe une fonction baptisée « Recall » qui donne à l’ordinateur une mémoire photographique de tout ce que vous faites. Documents consultés, sites web visités, conversations – tout est indexé et recherchable instantanément. Une révolution pour la productivité, mais qui soulève aussi des questions légitimes sur la vie privée.

Meta mise tout sur le contrôle gestuel invisible

L’approche de Meta est différente mais tout aussi révolutionnaire. L’entreprise a développé un bracelet utilisant l’électromyographie (EMG) pour détecter les signaux électriques que votre cerveau envoie à vos muscles, même pour des mouvements très subtils.

Cette technologie permet de transformer de simples intentions de mouvement en commandes informatiques précises. Vous pourriez écrire un message en « tapant » sur un clavier invisible, faire défiler une page d’un pincement de doigts discret, ou contrôler un curseur par de légers mouvements du poignet.

L’avantage ? Cette interface fonctionne même quand vos mains ne sont pas visibles par une caméra, contrairement aux systèmes de reconnaissance gestuelle actuels. Vous gardez vos mains le long du corps tout en contrôlant parfaitement votre interface.

L’alliance stratégique avec la réalité augmentée

Meta prévoit d’associer ce bracelet à ses futures lunettes de réalité augmentée. Le duo permettrait d’afficher des informations directement dans votre champ de vision tout en les contrôlant par des gestes discrets. Navigation GPS, messages, réseaux sociaux – tout serait accessible sans sortir un téléphone.

Un enjeu d’accessibilité majeur

Ces innovations transcendent le simple confort d’utilisation. Elles représentent un espoir considérable pour les personnes en situation de handicap. Le bracelet de Meta, par exemple, peut fonctionner pour des utilisateurs ayant une mobilité réduite des mains, car il détecte l’intention du geste plutôt que le mouvement complet.

Les équipes de Meta collaborent activement avec l’université Carnegie Mellon pour tester ces technologies auprès de personnes souffrant de lésions de la moelle épinière. Même en cas de paralysie, une certaine activité musculaire subsiste et peut être interprétée par le système.

Quand ces technologies seront-elles disponibles ?

L’avenir semble plus proche qu’on ne le pense. Microsoft intègre déjà ses fonctionnalités conversationnelles dans Windows via son assistant Copilot, disponible dès maintenant sur de nombreux ordinateurs récents.

Meta, de son côté, prévoit de lancer ses lunettes connectées équipées du bracelet gestuel dès septembre 2025, pour un prix d’environ 800 dollars – bien moins que les estimations initiales qui dépassaient les 1000 dollars.

Les défis à relever

Ces technologies soulèvent néanmoins plusieurs questions. La vie privée d’abord : un ordinateur qui enregistre tout ce que vous faites et un bracelet qui lit vos signaux musculaires posent des questions légitimes sur la protection des données personnelles.

L’apprentissage ensuite : il faudra du temps pour que les utilisateurs s’habituent à ces nouvelles interfaces. Mais l’histoire nous montre que nous nous adaptons rapidement aux innovations pratiques – pensez à la rapidité avec laquelle nous avons adopté les écrans tactiles.

Une révolution en marche

Ces développements marquent probablement la plus grande évolution de l’interface homme-machine depuis l’invention de la souris dans les années 1960. Que ce soit par la voix ou par les gestes, l’informatique de demain promet d’être plus intuitive, plus accessible et plus humaine.

La question n’est plus de savoir si ces technologies s’imposeront, mais plutôt laquelle dominera le marché – ou si nous verrons émerger des systèmes hybrides combinant plusieurs modalités selon les contextes d’usage. Une chose est certaine : l’ère du clic et du clavier touche à sa fin.


Sources :

Blason_La_Veuve
100px-Blason_Compertrix.svg_

Bienvenue

Tout est là où vous l’avez laissé.