Le 14 octobre 2025 marque une date charnière pour des millions d’utilisateurs à travers le monde. Ce jour-là, Microsoft coupera définitivement le cordon avec Windows 10, son système d’exploitation vieux de dix ans. Plus de mises à jour de sécurité, plus de corrections de bugs, plus de support technique. Votre ordinateur continuera de fonctionner, certes, mais comme une maison dont on aurait laissé toutes les portes ouvertes : vulnérable aux intrusions.
Face à cette échéance, une question brûlante se pose : faut-il vraiment jeter son PC à la poubelle ?
Une catastrophe écologique en puissance
Les chiffres donnent le vertige. Selon l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP), ce sont près de 400 millions d’ordinateurs qui risquent de partir à la benne à travers le monde. Des machines parfaitement fonctionnelles, mais jugées trop « anciennes » pour accueillir Windows 11, le successeur de Microsoft.
Le paradoxe est saisissant : 90% de l’empreinte environnementale d’un ordinateur provient de sa fabrication. Autrement dit, jeter un PC qui fonctionne encore revient à gaspiller toutes les ressources et l’énergie déjà investies dans sa création. Pour vous donner une idée, la fabrication d’un seul ordinateur nécessite l’utilisation de 100 000 litres d’eau. Multipliez ce chiffre par 400 millions et vous obtenez un gâchis écologique monumental : 70 millions de tonnes de CO2 générées et 725 000 tonnes de déchets électroniques supplémentaires.
Une pétition baptisée « Non à la taxe Windows » a d’ailleurs recueilli près de 47 000 signatures en seulement quinze jours, témoignant de l’inquiétude grandissante face à cette forme d’obsolescence programmée.
Windows 11 : une mise à jour qui exclut
Pourquoi tant de machines sont-elles concernées ? Parce que Windows 11 impose des exigences matérielles drastiques. Pour migrer officiellement vers cette nouvelle version, votre PC doit disposer d’un processeur récent (généralement postérieur à 2018), d’une puce de sécurité TPM 2.0, d’un mode de démarrage UEFI avec Secure Boot activé, sans oublier 4 Go de RAM minimum et 64 Go de stockage.
Des critères qui laissent sur le carreau de nombreux ordinateurs encore performants pour un usage quotidien. Microsoft a bien créé un outil appelé « Contrôle d’état du PC » pour vérifier la compatibilité de votre machine, mais le verdict est souvent sans appel : si votre ordinateur date d’avant 2018, il y a de fortes chances qu’il soit recalé.
Solution n°1 : Gagner du temps avec les mises à jour étendues
Bonne nouvelle : Microsoft a finalement plié face aux critiques et propose un programme de mises à jour de sécurité étendues (ESU) gratuit pour les particuliers. Concrètement, cela vous permet de continuer à utiliser Windows 10 en toute sécurité jusqu’au 13 octobre 2026, soit une année supplémentaire.
En Europe, l’accès à ce programme a été simplifié au maximum. Il suffit d’associer votre ordinateur à un compte Microsoft pour bénéficier automatiquement de cette extension. Aucun paiement, aucune démarche compliquée. Seule contrainte : votre PC devra se connecter à ce compte au moins une fois tous les 60 jours.
Cette solution respiration est idéale si vous n’êtes pas prêt à changer vos habitudes tout de suite, ou si vous avez besoin de temps pour explorer d’autres options.
Solution n°2 : Passer à Linux, l’alternative libre et gratuite
Voici une option qui gagne du terrain : installer Linux sur votre ancien PC. Ce système d’exploitation open source présente de nombreux avantages. Il est gratuit, léger (parfait pour redonner un coup de jeune à une machine vieillissante), et bénéficie de mises à jour de sécurité régulières.
Parmi les distributions recommandées pour les débutants, on trouve Linux Mint et Ubuntu, qui offrent une interface intuitive proche de Windows. Pour ceux qui veulent une expérience encore plus familière, KDE Plasma Desktop propose un environnement graphique moderne et élégant.
Vous vous dites peut-être : « C’est trop technique pour moi ! » Rassurez-vous, de nombreuses communautés locales organisent des « install party », des événements gratuits où des bénévoles vous aident à installer Linux sur votre machine. Ces ateliers conviviaux sont l’occasion d’échanger avec d’autres utilisateurs et de découvrir le monde du logiciel libre. Vous pouvez trouver un calendrier de ces événements en ligne.
Certes, un temps d’adaptation est nécessaire. Vous devrez vous familiariser avec une nouvelle interface et parfois remplacer vos logiciels habituels par des équivalents libres : LibreOffice au lieu de Microsoft Office, GIMP à la place de Photoshop, etc. Mais selon les experts, ces alternatives couvrent 98% des besoins quotidiens.
Solution n°3 : Chrome OS Flex, la proposition de Google
Moins connue mais tout aussi intéressante, Chrome OS Flex permet de transformer votre vieux PC en Chromebook. Ce système d’exploitation de Google est léger, rapide et parfaitement adapté aux machines un peu âgées. Il convient particulièrement bien si vous utilisez principalement votre ordinateur pour naviguer sur internet, consulter vos emails et travailler sur des documents en ligne.
L’installation est relativement simple et le système bénéficie de mises à jour régulières. Un bon compromis pour ceux qui veulent une solution clé en main sans passer par Windows 11.
Solution n°4 : Forcer l’installation de Windows 11
Des outils comme Rufus ou Flyby11 permettent de contourner les vérifications matérielles de Microsoft et d’installer Windows 11 sur un PC officiellement non compatible. Cette méthode fonctionne dans de nombreux cas, mais attention : Microsoft ne garantit pas le bon fonctionnement du système dans ces conditions. Certaines fonctionnalités peuvent ne pas marcher, et les futures mises à jour ne sont pas assurées.
De plus, si votre processeur est vraiment ancien (antérieur à 2008 pour Intel, 2007 pour AMD), même ces outils ne pourront rien faire. C’est une solution de dernier recours, à utiliser en connaissance de cause.
Et si vous gardiez votre PC hors ligne ?
Dernière option souvent oubliée : continuer à utiliser votre ordinateur Windows 10… mais sans connexion internet. Si votre machine ne sert qu’à lire des DVD, jouer à des jeux hors ligne ou stocker des fichiers, l’absence de mises à jour de sécurité n’est pas un problème. Sans connexion au réseau, pas de risque de piratage !
Cette solution convient aussi pour les utilisateurs équipés d’un bon antivirus et qui naviguent de manière très prudente, même si ce n’est pas la plus recommandée.
Donner plutôt que jeter
Au-delà des solutions techniques, il existe une alternative solidaire : donner votre ordinateur. De nombreuses associations et structures de réemploi comme Emmaüs, Insertech ou les entreprises locales de reconditionnement cherchent constamment des machines à remettre en état. Ces PC, même sous Windows 10 ou Linux, peuvent faire le bonheur d’étudiants, de familles modestes ou de personnes qui n’ont pas les moyens de s’offrir du matériel neuf.
Certains enseignants reconditionnent même des ordinateurs pour les offrir à leurs élèves qui n’en ont pas. Un geste simple qui peut changer beaucoup dans la vie d’un enfant qui doit rendre un rapport de stage ou faire ses devoirs.
Votre PC mérite une seconde chance
La fin du support de Windows 10 ne signe pas l’arrêt de mort de votre ordinateur. Entre les mises à jour étendues, Linux, Chrome OS Flex ou le don à une association, les options ne manquent pas pour prolonger la vie de votre fidèle compagnon numérique.
Alors avant de céder aux sirènes du consumérisme et de vous précipiter vers un nouveau PC, prenez le temps d’explorer ces alternatives. Votre porte-monnaie et la planète vous remercieront. Et vous, qu’allez-vous faire de votre PC Windows 10 ? Avez-vous déjà tenté l’aventure Linux ? N’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire !
Sources :