Immich 2.0 : Reprendre le contrôle de vos photos avec cette alternative open source à Google Photos
Combien de photos stockez-vous sur Google Photos ou iCloud ? Des milliers ? Des dizaines de milliers ? Et si demain, pour une raison ou une autre, vous perdiez l’accès à toutes ces années de souvenirs ? Pire encore, savez-vous vraiment comment ces géants de la tech utilisent vos photos pour entraîner leurs intelligences artificielles ?
Ces questions légitimes poussent de plus en plus de personnes à chercher des alternatives. C’est exactement dans ce contexte qu’Immich s’est imposé comme la solution open source pour reprendre le contrôle de sa bibliothèque photo et vidéo.
Une étoile montante dans l’univers du self-hosting
Immich n’est pas qu’un simple logiciel de gestion de photos : c’est une véritable révolution pour ceux qui souhaitent allier liberté et sécurité. Lancé en 2022 par Alex, un ingénieur électricien devenu papa, le projet est né d’un besoin simple mais universel : trouver un endroit sûr pour stocker les photos de son bébé sans payer d’abonnement mensuel et sans sacrifier sa vie privée.
Après 1 337 jours de développement intense et 271 versions publiées sur GitHub, Immich a franchi une étape décisive le 9 octobre 2025 avec sa version 2.0 – la première considérée comme vraiment stable. Le succès est au rendez-vous : plus de 81 000 étoiles sur GitHub témoignent de l’engouement pour cette solution qui permet de reprendre la main sur ses données.
Un Google Photos à la maison, mais en mieux
L’interface d’Immich vous semblera immédiatement familière si vous utilisez Google Photos. Et c’est voulu ! L’objectif est de vous offrir la même expérience fluide et intuitive, mais chez vous, sur votre propre serveur ou NAS. Vos photos restent chez vous, et c’est vous qui décidez de tout.
La liste des fonctionnalités est impressionnante. Immich propose une reconnaissance faciale locale (qui fonctionne sur votre machine, pas dans un cloud mystérieux), une détection automatique des doublons, un affichage des photos sur une carte interactive basée sur les métadonnées GPS, la création d’albums collaboratifs, et même une recherche intelligente par mots-clés. Vous pouvez taper « plage » ou « chien » et retrouver instantanément les photos correspondantes, exactement comme avec Google Photos.
Chaque utilisateur dispose de son propre espace avec un quota personnalisable, une corbeille qui se vide automatiquement après 30 jours, et même un dossier sécurisé protégé par code PIN pour vos photos les plus sensibles. Les applications mobiles pour Android et iOS permettent la sauvegarde automatique, transformant ainsi votre installation Immich en véritable alternative aux solutions cloud propriétaires.
Une installation accessible grâce à Docker
Pas besoin d’être un expert en informatique pour installer Immich. Grâce à Docker, le déploiement se fait de manière standardisée et relativement simple. Les développeurs ont eu la bonne idée de fournir des fichiers de configuration prêts à l’emploi, ce qui évite de devoir tout configurer manuellement.
L’installation type nécessite environ 4 à 6 Go de RAM et quelques cœurs de processeur. C’est relativement gourmand à cause des fonctionnalités de machine learning, mais vous pouvez toujours désactiver ces options ou utiliser des modèles moins exigeants si votre matériel est limité.
Une fois l’application déployée via Docker Compose, vous accédez à une interface web claire où vous créez votre compte administrateur. Un assistant de bienvenue vous guide ensuite à travers les premiers réglages : choix du thème, de la langue, activation ou non des services externes comme la cartographie. Tout est transparent, et Immich vous explique exactement quelles fonctionnalités utilisent des ressources externes.
Des points d’amélioration à surveiller
Soyons honnêtes : Immich n’est pas parfait. Si l’application web et les fonctionnalités de base sont solides, la synchronisation automatique depuis mobile peut parfois être capricieuse. Certains utilisateurs rapportent que l’application ne détecte pas toujours tous les nouveaux médias, ce qui oblige à vérifier manuellement que tout s’est bien synchronisé. Les développeurs sont conscients du problème et travaillent activement dessus.
Autre limitation : contrairement à Google Photos, la suppression d’une photo sur votre smartphone ne la supprime pas automatiquement du serveur Immich. Il n’existe pas encore de mode « miroir » entre les deux, ce qui peut nécessiter un peu de gestion manuelle. Enfin, la reconnaissance d’objets spécifiques (comme vos animaux de compagnie) n’est pas aussi performante que chez les géants – mais elle s’améliore au fil du temps et de l’ajout de photos.
Un modèle économique transparent et éthique
Immich est entièrement gratuit et open source. Vous pouvez l’utiliser sans débourser un centime. Cependant, pour assurer la pérennité du projet, l’équipe propose des licences de soutien : 100 dollars pour une licence serveur, ou 25 dollars par utilisateur. Attention, acheter une licence ne vous donne aucune fonctionnalité supplémentaire – c’est simplement un moyen de soutenir le développement.
Pour l’avenir, l’équipe prévoit d’ajouter des services payants optionnels, comme une fonction de sauvegarde cryptée de bout en bout hors site avec une fonctionnalité « Buddy Backup » (sauvegarde entre amis). Une approche qui reste transparente et respectueuse des utilisateurs.
Et vous, seriez-vous prêt à franchir le pas ?
Avec Immich 2.0, l’auto-hébergement de photos devient enfin accessible au grand public. Plus besoin d’être un geek confirmé pour reprendre le contrôle de ses souvenirs numériques. Certes, cela demande un minimum d’investissement (un serveur, du temps de configuration), mais la tranquillité d’esprit et la liberté retrouvée en valent largement la peine.
Alors, êtes-vous prêt à dire adieu aux abonnements mensuels et à reprendre possession de vos données ? Avez-vous déjà testé Immich ou d’autres solutions d’auto-hébergement ? N’hésitez pas à partager votre expérience en commentaires – la communauté est toujours avide de retours d’expérience et de conseils pratiques !
Sources :