Windows 98 – Entre innovation et écran bleu légendaire

Windows 98 : quand l’innovation rencontre l’écran bleu le plus célèbre de l’histoire

Imaginez la scène : vous êtes Bill Gates, l’homme le plus riche du monde en 1998, sur scène devant des centaines de journalistes et de professionnels de l’informatique. Vous vous apprêtez à présenter la dernière merveille technologique de Microsoft, Windows 98, et plus particulièrement sa fonctionnalité révolutionnaire : le plug-and-play. Votre assistant branche un scanner sous les yeux de tous… et c’est là que survient l’impensable : un magnifique écran bleu de la mort !

Cette anecdote, devenue légendaire dans l’histoire de l’informatique, nous replonge dans une époque où chaque nouvelle version de Windows était un événement planétaire, mais aussi où les démonstrations en direct pouvaient tourner au cauchemar.

Le lancement officiel : 25 juin 1998, une date dans l’histoire

Windows 98 a officiellement vu le jour le 25 juin 1998, marquant une étape cruciale dans l’évolution des systèmes d’exploitation grand public. Successeur de Windows 95, ce nouveau système promettait de corriger les défauts de son prédécesseur tout en apportant des innovations majeures.

Contrairement à ce que certains pourraient penser aujourd’hui, le lancement d’un nouveau Windows était alors un événement mondial. Microsoft organisait des présentations simultanées aux constructeurs d’ordinateurs et aux consommateurs, transformant chaque sortie en véritable spectacle médiatique.

Windows 98 s’est écoulé à 15 millions d’exemplaires dès sa première année, dépassant les 13 millions de Windows 95 lors de son lancement. Ces chiffres témoignent de l’appétit du public pour les innovations technologiques de l’époque.

Les innovations qui ont marqué une génération

Windows 98 n’était pas qu’une simple mise à jour cosmétique. Le système apportait des améliorations substantielles qui allaient façonner l’usage informatique des années suivantes.

L’une des principales nouveautés était le support natif du système de fichiers FAT32, permettant enfin de gérer des partitions supérieures à 2 Go. À une époque où les disques durs commençaient à grossir, cette limitation était devenue un véritable casse-tête pour les utilisateurs.

Le support USB, considérablement amélioré par rapport à Windows 95, ouvrait la voie à une nouvelle génération de périphériques. Plus besoin de redémarrer l’ordinateur pour connecter une souris ou un clavier ! Cette fonctionnalité plug-and-play, censée révolutionner l’expérience utilisateur, était justement au cœur de la démonstration ratée d’avril 1998.

Windows 98 marquait aussi l’intégration complète d’Internet Explorer 4.0 au système, une décision qui allait avoir des répercussions juridiques importantes. Cette intégration étroite entre le navigateur et le système d’exploitation préfigurait les batailles antitrust que Microsoft allait devoir affronter.

La démonstration qui a marqué l’histoire

Le 20 avril 1998, lors de la conférence COMDEX à Chicago, Bill Gates et son assistant Chris Capossela (aujourd’hui directeur marketing de Microsoft) s’apprêtaient à démontrer les capacités plug-and-play de Windows 98. L’idée était simple : brancher un scanner et montrer au monde entier comment le système le reconnaîtrait automatiquement.

Capossela explique au public que le système va détecter le scanner et charger les pilotes appropriés. Mais au lieu du fonctionnement attendu, c’est un splendide écran bleu de la mort qui apparaît sur les écrans géants, provoquant un « Whoah… » stupéfait de la part de Capossela.

La réaction de Bill Gates reste un modèle de gestion de crise. Loin de paniquer, il sourit et lance avec humour : « Ce doit être la raison pour laquelle nous ne commercialisons pas encore Windows 98 ». Cette répartie spontanée transforme un moment embarrassant en un instant de complicité avec le public, qui applaudit et rit de bon cœur.

Un héritage contrasté mais durable

Malgré cette démonstration catastrophique, Windows 98 rencontra un succès commercial retentissant. Plus de 25 millions de licences furent écoulées, consolidant la domination de Microsoft sur le marché des systèmes d’exploitation grand public.

L’anecdote de l’écran bleu est devenue un symbole de l’époque pionnière de l’informatique, où même les géants de la technologie n’étaient pas à l’abri de plantages spectaculaires. Elle illustre aussi la philosophie « release early, fix later » qui caractérisait alors l’industrie du logiciel.

Chris Capossela, loin d’être licencié pour cette boulette, a fait carrière chez Microsoft jusqu’à devenir directeur marketing de l’entreprise, quittant ses fonctions en 2023. Bill Gates, de son côté, a su transformer ce moment gênant en leçon d’humilité et d’authenticité.

L’écran bleu, une tradition qui perdure

L’écran bleu de la mort, ou BSOD (Blue Screen of Death), existe depuis Windows 3.0 et continue d’être présent dans Windows 11. Cette « fonctionnalité » indésirable mais nécessaire indique que le système s’arrête pour éviter d’endommager davantage l’ordinateur.

La démonstration ratée de 1998 a paradoxalement contribué à populariser ce symbole de l’informatique. Aujourd’hui encore, mentionner « l’écran bleu de Bill Gates » fait immédiatement référence à cet épisode mémorable de l’histoire technologique.

Windows 98 reste dans les mémoires comme un système d’exploitation charnière, marquant la transition vers l’ère Internet tout en conservant les bases de MS-DOS. Son lancement mouvementé nous rappelle qu’en informatique, même les présentations les mieux préparées peuvent réserver des surprises… bleues !


Sources :

Blason_La_Veuve
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